Les procès des sorcières de Salem se tinrent entre 1692 et 1693, à Salem, petit bourg puritain vivant de la pêche et du commerce maritime, dans le Massachusetts, à l’époque de l’Amérique coloniale.

Le destin de ce petit village a basculé après l’accusation de deux jeunes filles âgées de 9 et 11 ans, à une époque où des tensions régnaient et où il n’en fallait pas plus pour tomber dans l’hystérie collective. 20 personnes furent injustement exécutées et des centaines d’autres virent leur vie ruinées.

Partons ensemble à la découverte de cette histoire macabre…

Salem, ce petit village pas si calme…

Cette terrible affaire de sorcellerie qui a ébranlé l’Amérique du Nord au XVIIème siècle a débuté avec un petit groupe de jeunes filles sujettes à des crises d’hystérie. On parle ensuite d’une vague qui s’est déversée sur de nombreuses autres jeunes femmes.

Tout cela débute en février 1692. Fût alors accusée Tituba, l’esclave du révérend Samuel Parris, révérend dont l’entourage fût le plus touché par cette vague d’excitation hystérique : sa jeune fille, Betty, 9 ans fût la première touchée ainsi que sa nièce, 11 ans. Peu de temps après, de nombreuses amies des jeunes filles présentèrent les mêmes symptômes.

La chasse aux sorcières débute…

Les jeunes femmes atteintes des « troubles » décrits à cette époque (se cachant sous des meubles, criant, rampant etc) prétendirent que Tituba et 2 autres femmes, des parias, les avaient ensorcelés. Ce qui déclencha une véritable chasse aux sorcières dans le village de Salem durant laquelle de nombreuses personnes furent accusées, on en dénombre plus de 200 et on déplore également la mort de plus de 20 innocents. 19 furent pendues, d’autres moururent en prison et un homme, accusé de sorcellerie, mais n’avouant pas, du subir un sort pire que la mort : être écrasé par des pierres posées sur son corps, jusqu’à son dernier souffle.

Plusieurs accusés furent contraint d’avouer sous la torture, Tituba la première. Elle n’était pourtant qu’une esclave divertissant les enfants de la maison avec des contes remplis de magie, de fantômes et de démons, histoires dont les enfants raffolent encore de nos jours !

Sorcières de Salem

Mentir ou mourir ?

Ce qui fût assez incroyable et tragique durant ces procès, c’est le fait que les personnes accusées de sorcellerie se voyaient « libérées » si elles avouaient mais celles qui clamaient leur innocence le faisait jusqu’à leur dernier souffle, au bout de la corde… Elles avaient donc le choix entre faire de faux aveux et être stigmatisées et considérées comme sorcières à vie ou clamer leur innocence et être pendues pour cela.

Les accusés ayant avoué, comme Tituba, ne furent pas exécutés mais laissées en prison ou libérées. Cette dernière disparut de l’histoire après avoir été rachetée au prix des frais de prison.

Il y eu de nombreuses accusation car on développa le concept de « preuves spectrales » : on acceptait devant le tribunal les dires des accusatrices contre l’accusé, sans preuves physiques, si l’on prétendait qu’un spectre nous tourmentait, cela était amplement suffisant. A partir de là, tout le monde pouvait accuser tout le monde !

Toute cette frénésie s’explique par un contexte très pieux et il valait mieux « avouer » afin de se repentir, d’obtenir le pardon en promettant de ne plus jamais faire de sorcellerie, plutôt que de clamer son innocence et d’en payer le prix fort.

La raison reprend sa place…

Mais une opposition commença à s’élever et, en mai 1693, les procès furent arrêtés après de nombreuses victimes mortes pendues ou en prison dans l’attente de leur procès.

La réputation de bon nombre de personnes fut ruinée et pourtant, les accusateurs n’eurent jamais à rendre de compte et continuèrent leur vie comme avant, parce qu’à cette époque, on croyait sincèrement en l’existence des sorcières.

Donc même graciés, certaines personnes furent dans l’obligation de déménager pour pouvoir vivre à nouveaux normalement, sans stigmatisation et peur.

A partir de 1797, les juges qui avaient participé aux procès demandèrent pardon publiquement à la communauté. En 1711, après des pétitions provenant des familles, quelques accusés furent graciés et on leur versa une compensation financière, mais, même si ce procédé se poursuivi dans les années qui suivirent, tous les accusés ne furent pas blanchis, il a fallu attendre 2001 pour que cela arrive !

Cassons les mythes…

  • Aucun des accusés ne fut brulé, ils furent tous pendus ou lapidé.
  • Une théorie prétend que les sorcières ne furent pas exécutées à Salem même mais au sommet d’une colline proche, permettant ainsi un marche macabre : il semblerait que ce soit faux, elles furent exécutées au pied d’une colline, sans aucun procédé théâtral « marquant le coup ».
  • Les accusés n’étaient pas uniquement des femmes marginales et parias : toutes les classes sociales subirent les accusations, femmes et hommes, de tous âges, croyants allant a l’église régulièrement et même des animaux (2 chiens accusés d’apporter le mauvais sort).